Des coups de feu ont éclaté tôt ce mardi 2 décembre 2025 autour de Katogota et Kaziba, plongeant le groupement Itara-Luvungi à Uvira au Sud-Kivu, dans une atmosphère de peur. En quelques minutes, les salles de classe se sont vidées, les élèves courant vers leurs maisons, sous le choc et sans certitude sur ce qui se joue réellement.
Les détonations entendues dès l’aube ont provoqué une véritable débandade dans plusieurs écoles du groupement Itara-Luvungi. “On a juste entendu ta-ta-ta, les enfants ont commencé à crier et à courir dans tous les sens”, raconte un enseignant encore tremblant. Selon des témoins, les tirs provenaient des hauteurs de Katogota et Kaziba, replongeant la région dans une insécurité qui semblait revenir par vagues. Les autorités locales n’avaient, dans l’immédiat, donné aucune explication sur l’origine de ces violences.
Dans les rues, la panique était totale. Des groupes d’élèves, certains en uniforme, d’autres en chaussettes, se pressaient vers les habitations. “J’ai laissé mes cahiers et même mon sac, je voulais juste rentrer vivant”, confie un élève de 14 ans, les yeux encore humides. Les parents, alertés par les rumeurs et les cris, se sont rués vers les établissements scolaires pour récupérer leurs enfants dans un mouvement désordonné et anxieux.
Les habitants évoquent une journée où la peur était palpable. “On ne savait pas si les tirs allaient s’approcher encore plus. Tout le monde disait de rentrer, de fermer les portes”, affirme une commerçante du centre local. Plusieurs familles ont choisi de rester cloîtrées, ne s’aventurant dehors que pour chercher des nouvelles auprès des voisins. Dans les radios communautaires, les animateurs tentaient tant bien que mal de calmer la population, répétant des consignes de prudence.
De nombreux acteurs de la société civile dénoncent un climat d’insécurité récurrent. “Nous vivons cela trop souvent. Les enfants n’ont plus la paix pour étudier. C’est une catastrophe pour leur avenir”, s’indigne un activiste d’Itara-Luvungi. Selon lui, l’absence d’informations officielles crée un vide qui alimente la psychose. Les habitants réclament une communication rapide, des patrouilles renforcées et un retour à une présence militaire dissuasive dans la zone.
Face à la situation, certains jeunes interrogés appellent à ne pas céder totalement à la peur. “Nous voulons la paix, mais nous voulons aussi continuer l’école. Chaque jour perdu nous éloigne de nos rêves”, lance une élève du secondaire. Son témoignage résonne comme un appel à la responsabilité des autorités. Pour l’heure, les écoles restent fermées par mesure de précaution, et la population vit suspendue aux prochaines informations qui devraient éclairer l’origine de ces coups de feu.


