Du lundi 13 au mercredi 15 octobre 2025, les professionnels de santé du territoire d’Isangi (province de la Tshopo) ont observé trois jours sans traitement.
Une décision prise pour rendre hommage à quatre de leurs collègues brutalement assassinés dans les villages de Yanfira et Ilambi, alors qu’ils étaient en mission.
Les victimes l’infirmier épidémiologiste John Tangakeya, le médecin Dr Placide Mbungi, l’agent de santé Matthieu Mosisi, et l’ingénieur Ir Kévin Ilunga — ont été faussement accusés d’être liés au phénomène d’atrophie, une rumeur locale sans fondement, avant d’être tués.
« Perdre quatre agents de santé est une perte énorme pour toute la communauté sanitaire. Ils laissent derrière eux des familles, amis et collègues endeuillés », a déclaré un responsable local de la santé.
Face à cette tragédie, le syndicat des médecins de la province de la Tshopo, dirigé par le Dr Patrick Buname, a annoncé plusieurs mesures :sécurisation systématique des équipes médicales en mission ;accompagnement obligatoire des personnels soignants par les autorités locales ;suspension temporaire des missions médicales dans les villages de Yanfira et Ilambi, sauf dispositions spéciales.
« Les médecins ne seront de retour dans ces villages que lorsque toutes les conditions de sécurité seront garanties », a précisé le Dr Buname, Président du conseil provincial des médecins dans la Tshopo. C’était au cours d’un point de presse tenue à Kisangani.
Les autorités judiciaires ont ouvert une enquête pour identifier les responsables de ces actes barbares et comprendre les motivations derrière ces violences. Les résultats sont attendus dans les prochaines semaines.
Dossier à suivre.
Augustin Tsheza