À Uvira, dans le Sud-Kivu, la vie bancaire est désormais rythmée par des restrictions inédites. Depuis plusieurs semaines, les agences n’ouvrent plus que jusqu’à midi, réduisant de moitié les heures d’opération habituelles.

Les clients doivent s’adapter à ces nouvelles contraintes qui perturbent le déroulement des transactions, aussi bien pour les particuliers que pour les petites entreprises locales.

Au-delà des horaires limités, l’accès aux devises, en particulier au dollar américain, est devenu un véritable parcours du combattant. Les retraits sont soumis à des plafonds variables, fixés de manière unilatérale par les institutions financières. Cette mesure, présentée comme provisoire, freine la circulation des liquidités et complique les activités des commerçants qui dépendent fortement de la devise dans leurs échanges.

Les autorités bancaires justifient ces limitations par la situation sécuritaire instable qui prévaut dans la région. Les risques liés au transport de fonds et aux attaques contre les agences ont poussé les banques à renforcer la prudence. Toutefois, pour de nombreux usagers, cette prudence se traduit par un accès réduit à leurs propres ressources, accentuant un sentiment d’insécurité financière.

Selon Benjamin Mukasani, enseignant d’économie à l’Université d’Uvira, ces restrictions illustrent « le véritable calvaire que vivent les épargnants ». Pour lui, cette situation risque d’éroder la confiance des populations dans le système bancaire local, déjà fragilisé par des années de crises à répétition. Les habitants espèrent désormais que des solutions durables seront trouvées pour concilier sécurité et stabilité financière dans la région.

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