Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, a abrité le sommet numérique africain de GSMA, organisé le jeudi, 18 septembre 2025, par la Banque centrale du Congo (BCC).
Selon son gouverneur, qui intervenait sur « Digitalisation, moteur de l’inclusion financière et du développement en République démocratique », la digitalisation est une réalité en Rdc. Elle est importante pour son devenir. Car, elle permet à ce pays, confronté à de sérieux problème de gouvernance liés aux régimes politiques depuis les années 80, et à plus de 30 ans de guerre d’agression, de rattraper tout le retard accumulé, si seulement il y a des bonnes politiques d’encadrement.
« (…) l’émergence en Rdc d’une économie numérique est une réalité. Elle va complètement transformer le devenir de nos concitoyens et concitoyennes si effectivement nous menons les bonnes politiques (…) », a déclaré le Gouverneur de la BCC, André Wameso, visiblement confiant quant à l’avenir de ce pays continent, qui aujourd’hui s’appuie sur plusieurs grands pays partenaires, dont les Usa mais aussi l’Indonésie, pour faire face à ses multiples défis.
Parmi ces défis, soulignons que le pays n’a seulement que 10% du réseau routier asphalté sur le plan infrastructurel, 40% de son économie est tenue encore par l’informel, 20 % seulement à l’accès à l’électricité… Autant de problèmes qui freinent malheureusement son essor, mais, qui ne brisent pas l’espoir de tout un peuple, qui aujourd’hui peut s’appuyer sur le digital afin de se relancer. C’est ce qu’a indiqué le Gouverneur de la BCC, André Wameso. C’était en ces mots: « (…) Si nous voulons faire comme tous les pays avant nous, donc, développer l’électricité, construire les routes on risque d’attendre de dizaine d’années voire quelques siècles avant de rattraper notre retard. Mais heureusement que nous pouvons compter sur les nouvelles technologies et la digitalisation ».
Prenant la parole à son tour, le ministre congolais de l’Economie numérique, Augustin Kibassa, a prôné la mise en place d’une identité numérique fiable, qui sera un véritable socle de la modernisation de l’administration et de l’inclusion citoyenne. Aussi, le déploiement d’un portail numérique national afin de rapprocher l’Etat du citoyen et d’améliorer l’accès aux services publics.
» La transformation numérique en Rdc ne peut se réaliser sans une coopération solide avec nos partenaires africains et internationaux. J’invite donc, les investisseurs, les entreprises technologiques, bailleurs et les innovateurs à unir leurs forces pour développer le partenariat public-privé dans l’infrastructure…« , avait-il déclaré.
D’un ton interpellateur, le Directeur pays de la Banque mondiale, Albert Zeufack, dont la structure assure le lead du projet Inga 3, a exhorté l’assistance, et particulièrement le Gouvernement congolais à saisir de tout urgence les opportunités qu’offre le numérique. Il l’avait dit en ces mots: » Le numérique avance et nous ne permet pas de nous asseoir pour réfléchir pendant trop longtemps (…) Donc, il faut un sens de l’urgence un peu plus grand que l’on en a à l’heure actuelle au Congo ».
La Rdc se redresse et avance
A l’image d’un grand arbre tombé depuis les années 1980, le Gouverneur de la BCC, estime qu’au regard des efforts fournis vers à partir de 2021 pour installer la démocratie, si jeune soit elle, la RDC est réellement en train de se relever. Et pour cela : « il y a de l’espoir », parce qu’il y a eu confrontation des idées, le pluralisme politique, qui s’est traduit dans la création des richesses. Et cela s’est accentué, dit-il, depuis 2018 et 2019.
« On ne le dit peut être pas assez, mais il y a eu une accélération de la croissance depuis 5 ans. Même pendant la période de la dépression mondiale à la suite de la covid en 2019, notre PIB n’était pas dans la zone négative. Nous avons continué à croitre, et cette croissance ne tient pas encore compte de l’énorme potentiel qui peut venir avec la digitalisation. C’est en cela qu’aujourd’hui nous sommes aux alentours de 80 milliards de dollars de PIB, et les projections pour 2030 nous font dépasser 100 milliards. Aujourd’hui, la Rdc est 12è au niveau africain en termes des produits intérieurs bruts. Ce sont des petites avancées qu’on ne voit pas, dont on parle peu mais qui montrent que notre pays avance », s’est réjoui Monsieur André Wameso, qui voit le Congo se redresser, mieux se relever et ressemble actuellement à cette foret qui est train de pousser et « qui va encore pousser de manière très forte grâce à la digitalisation ».
La connectivité
Abordant la problématique de la connectivité au regard de la grandeur du pays, le Gouverneur de la BCC est d’avis qu’il faut l’accroitre. Cependant, il ne faut peut-être pas nécessairement avec de l’électricité tel que l’on entend, c’est-à-dire, développer Inga ou encore utiliser les générateurs.
A cet effet, il a présenté et vanté le partenariat avec Starlines, qui permet aujourd’hui de résoudre ce problème.
Tout en espérant que les compagnies de téléphonie mobile au Congo vont se greffer sur cette technologie, qui va accroitre la connectivité au télécom de manière exponentielle, André Wameso a fait savoir que c’est depuis le mois de juin 2025 que la Rdc est couverte par Starlines. Un partenariat solide, qui va complétement transformer le problème de la connectivité du pays.
» Nous devons être optimistes, et se dire que l’histoire de la téléphonie mobile, de la connectivité internet et surtout en ce qui concerne la banque centrale, la digitalisation, le payement électronique vont complétement être boostés dans les mois et années à venir », a fait savoir le Gouverneur, soulignant que la BCC va donner son soutien aussi aux entreprises de téléphonie mobile qui utilisent le transfert mobile, ainsi que le renforcement de la réglementation, notamment l’obligation d’être connecté… Et cela pour plus de transparence et de suivi…
Par ailleurs, le Gouverneur de la BCC, estime que l’inclusion financière sera rendue possible grâce à l’éducation. Une éducation plus axée sur le développement de la capacité de raisonner, de développer l’intelligence émotionnelle que de retenir les chiffres… Et donc, « avec un minimum d’éducation, on peut accéder à l’économie numérique, et la circulation monétaire va s’accroitre à une vitesse phénoménale. Et ce que nous appelons la ruralité va être en pleine modernité ».
» (…) Les chiffres de notre économie montrent que ce sont les dames, qui sont les plus dynamiques sur le plan économique. Et donc, la corrélation entre la gratuite de l’enseignement et le développement de notre économie au travers de la digitalisation grâce à des actrices principales que sont les femmes, cela va avoir un impact énorme sur notre économie et j’y crois fermement« , a déclaré le Gouverneur André Wameso, avant d’exhorter l’assistance à y travailler et à s’y préparer.
Rappelons que cette rencontre sur l’avenir numérique de la République démocratique avait réuni plusieurs pays, dont ceux de l’Afrique centrale, australe, orientale et de l’ouest, où le dernier sommet numérique africain de GSMA s’était tenu au Ghana.
Créee en 1995, GSMA est une organisation internationale regroupant les opérateurs de téléphonie mobile.