La recrudescence des affrontements entre AFC-M23 et Wazalendo a provoqué un déplacement massif de population à Nyangezi. Hommes, femmes et enfants fuient dans la précipitation, laissant derrière eux maisons, bétail et souvenirs.
À Nyangezi, les chemins sont désormais saturés par des colonnes de familles fuyant la guerre. Depuis mardi, les bombardements et rafales d’armes automatiques ne leur laissent aucun répit. La panique collective a poussé des milliers de personnes à abandonner leurs villages, leurs biens et parfois leurs proches.
À Irhaga, Chiyanja et Bwenda, les maisons ont été brutalement vidées. « On ne pensait qu’à courir, sinon on mourait », confie un enseignant réfugié temporairement à Bukavu. Les activités agricoles, essentielles pour la survie locale, sont totalement paralysées, aggravant la crise alimentaire déjà perceptible.
Les déplacés se regroupent tant bien que mal dans des écoles, des églises ou chez des habitants solidaires. Mais l’insécurité les poursuit : les combats reprennent par moments, rendant impossible toute tentative de retour. Des psychologues pointent déjà un traumatisme profond et durable, surtout chez les enfants.
Malgré l’urgence, l’aide humanitaire tarde. Les habitants dénoncent l’indifférence. « Nous sommes des Congolais, pourquoi nous abandonner ? » s’interroge une déplacée. Sans nourriture, sans soins et sans sécurité, la situation humanitaire vire à la catastrophe.
Les ONG locales appellent à une intervention immédiate. Tant que les armes parleront à Nyangezi, préviennent-elles, l’exode continuera et le tissu social local risque de s’effondrer.


