Le violent incendie de Mulambula 1er, jeudi 16 octobre 2025, relance le débat sur les conditions de logement et la gestion urbaine à Bukavu.
Plus de 400 familles se retrouvent sans abris. Entre surpopulation, urbanisation anarchique et vulnérabilité climatique, la ville semble au bord de la rupture.
À Mulambula comme dans de nombreux quartiers de Bukavu, les maisons sont construites en planches, serrées sur des collines escarpées. Un simple départ de feu suffit à embraser tout un pâté de maisons. Le manque d’espaces verts et l’absence de plan d’aménagement rendent la situation explosive.
Selon des urbanistes locaux, la multiplication des incendies est aussi le symptôme d’une ville étouffée par la pauvreté et le désordre. « Tant qu’il n’y aura pas de plan d’urbanisme clair, ces drames se répéteront », affirme l’architecte Jean-Paul Bwira. Il appelle à une reconstruction durable de Bagira, avec des normes de sécurité adaptées.
Les effets du changement climatique aggravent aussi la situation. La sécheresse prolongée fragilise les structures en bois et favorise la propagation rapide du feu. Les spécialistes recommandent des politiques locales de résilience urbaine, alliant gestion des risques et planification environnementale.
En attendant de telles réformes, Mulambula reste une cicatrice ouverte dans le paysage de Bukavu. Pour beaucoup, cet incendie est un signal d’alarme que la ville ne peut plus ignorer : repenser l’habitat, c’est désormais une question de survie collective.