Le territoire de Kalehe vit des heures sombres après les crues soudaines de quatre rivières qui ont tout ravagé sur leur passage. Le comité humanitaire de base de Bushushu alerte sur un bilan dramatique : maisons détruites, plantations anéanties, bétail emporté et pertes en vies humaines. Face à cette catastrophe dans le groupement de Mbinga Sud, son président, Amos Bashushana, implore une assistance immédiate pour sauver les survivants.
Les habitants de Mbinga Sud racontent une nuit d’horreur lorsque les rivières Lukungula, Ishova, Mukubi et Alishebere sont sorties de leur lit dans un fracas assourdissant. « On a entendu un grondement, puis l’eau a tout envahi », témoigne une mère de famille qui a perdu sa maison. Dans plusieurs villages, l’eau a renversé des murs en terre battue et arraché les toits dans un déchaînement brutal que personne n’avait anticipé. Les survivants comptent leurs pertes, souvent irréparables, sous un ciel encore menaçant.
Le comité humanitaire de base de Bushushu, en première ligne depuis les premières heures, fait état d’un désastre immense. Son président, Amos Bashushana, affirme avec émotion : « Nous n’avons jamais connu un tel choc. Les familles sont dévastées. Certaines n’ont plus rien, même pas de quoi se couvrir ». Son message, lancé comme un cri de détresse, vise à mobiliser les autorités et les partenaires humanitaires alors que les besoins ne cessent de s’aggraver. L’organisation insiste sur l’urgence absolue d’un appui logistique, alimentaire et sanitaire.
Dans les zones touchées, les témoignages s’enchaînent, révélant l’ampleur des dégâts. Un agriculteur montre ce qu’il reste de sa plantation : « Tout a été emporté… des mois de travail détruits en quelques minutes». Le bétail, source essentielle de revenus pour les familles, a également été balayé par la force des eaux. Des habitants affirment avoir vu des troupeaux entiers disparaître dans les torrents, laissant derrière eux un vide économique et émotionnel immense.
Cette catastrophe n’a pas seulement frappé les villages. Les éboulements provoqués par les crues ont touché la route Bukavu–Goma, un axe vital pour les échanges commerciaux et les déplacements dans la région. « La circulation est presque impossible », explique un conducteur coincé depuis des heures. Entre Kalehe centre et Minova, des pans entiers de la route sont couverts de débris, isolant davantage les localités déjà éprouvées. Les transporteurs dénoncent l’absence de moyens d’intervention rapides pour dégager le passage et éviter une paralysie totale.
Pour les familles sinistrées, la situation devient insoutenable. Une femme hébergée temporairement dans une école primaire raconte : « Nous dormons sur des nattes trempées. Les enfants sont malades. Nous avons besoin d’aide, vraiment ». Ce témoignage reflète la détresse généralisée : manque d’eau potable, risque de maladies hydriques, absence d’abris… Le tableau humanitaire est alarmant, et les jours à venir pourraient empirer sans une intervention urgente.
Face à cette situation explosive, Amos Bashushana réitère son appel avec gravité : « Si rien n’est fait maintenant, nous risquons d’assister à une catastrophe encore plus grande. Les sinistrés ne peuvent pas attendre. » Le comité humanitaire demande un soutien immédiat des autorités provinciales, du gouvernement national et des ONG. Dans tout Kalehe, la population espère que ce cri de désespoir ne se perdra pas dans le silence, mais marquera le début d’une véritable mobilisation.


