Au collège « La sagesse de Dieu », situé sur la grande avenue kianza à Makala, l’une des communes chaudes et populaires de Kinshasa, la rentrée scolaire, édition 2025-26, avait eu réellement lieu, cependant, le déroulement des enseignements et la vie des élèves sont confrontés au quotidien au banditisme urbain, communément appelé » Kuluna ».
Les conditions de sécurité sont loin de suivre. Pourtant juste à l’entrée de l’avenue, un commissariat de la Police est érigé. Les éléments y sont aussi, mais le pis à éviter peut arriver à tout moment. Et ce sont les élèves qui sont la proie de ces « Kuluna », qui rodent tout autour de cet établissement scolaire au vu et au su de tout le monde, même de la police.
« Nous sommes menacés par le phénomène kuluna, qui ronge la commune de Makala ces derniers temps. A la sortie des classes, nous devrons protéger les enfants, les accompagner. C’est difficile de travailler dans ces conditions-là, et quand vous sortez d’ici, vous trouverez des kuluna tout autour des avenues. Nous interpellons à chaque fois la commune et la police de venir nous assister », a dénoncé monsieur Bolondo Lukuli, Directeur des études de cette école, très ému de l’engouement des élèves le 1er septembre 2025 lors de la rentrée des classes, mais visiblement désespéré face à ce phénomène grandissant et destructeur de « Kuluna ».
C’est une menace permanente qui pèse sur les 420 collégiens de la « Sagesse de Dieu », répartis en deux vacations pour les six options dont dispose l’école, à savoir le latin-philo, la pédagogie générale, le commercial, la gestion, la scientifique, la coupe et couture.
Trois options pour l’avant-midi et trois autres pour l’apres-midi. Une stratégie, qui permet de donner de l’espace à l’école mais aussi aux élèves, parce qu’il est difficile de les garder tous pour une seule vacation.
L’étroitesse de la cour de cette ancienne maison d’habitation, dont les chambres sont transformées en salles de classe, ne permet pas de contenir les 420 écoliers et les 17 enseignants, dont deux dames.

Des classes regroupées
C’est un réel problème. Le défi est énorme pour cette école, qui se veut un cadre de formation. Le collège « La sagesse de Dieu » est confrontée au manque de locaux. Son directeur en est conscient.
Ainsi, la méthodologie palliative de regrouper les élèves dans une même classe pour des matières communes, semble répondre pour le moment même si le directeur des études pense à une solution plus durable dans les jours à venir.
Cependant en attendant, c’est la promiscuité dans des salles de classe, non éclairées, non plafonnées, et dont les toitures sont trouées représentant une menace à l’annonce de la pluie.
« C’est justement pour cette raison que nous avons acheté un terrain juste derrière pour résoudre ce problème des locaux », a indiqué le directeur des études de ce collège, qui promet d’y construire afin d’améliorer les conditions de travail et d’encadrement pour les élèves, dont l’effectif est croissant.
La qualité des enseignements n’est pas affectée
En dépit de ce que l’école présente, Monsieur Roméo Mbuyi, enseignant le cours de Latin-philo de la 1ère année jusqu’en 4e, rassure que « les enseignements sont de qualité » répondant au programme scolaire élaboré par le gouvernement.
« Hormis le côté péjoratif de la jeunesse (Ndlr : Allusion faite au banditisme urbain), il y a aussi les jeunes qui pensent à leur avenir, qui prennent le temps de réfléchir (…) Il y a des élèves motivés, capables de comprendre la leçon, mais aussi des turbulents», a déclaré c’est seul et unique enseignant de latin, qui encadre à lui seul près de 40 élèves répartis en quatre classes, soit de la 1ere année jusqu’en 4e.
Le milieu de précarité qu’offre cette commune urbano-rurale ne disposant que d’une seule et grande avenue asphaltée, « Elengesa », pourtant en pleine centre-ville de Kinshasa, ne favorise pas un bon encadrement de la jeunesse, dont la plupart des parents ne vivent que des petits commerces.
C’est ce qu’a souligné ce jeune enseignant de Latin-philo, sorti de l’Université pédagogique nationale (Upn). Toutefois, souligne-t-il ; « l’école s’engage à dispenser un enseignement de qualité aux élèves ».
« Nous demandons la réhabilitation de l’école afin de nous permettre d’étudier dans des bonnes conditions », a lâché l’élève Hadassa Kutungiayi de la 2è humanité scientifique.
Heureusement pour cette jeune fille, les processus d’acquisition d’un nouveau terrain pour justement répondre à cet impératif ont déjà abouti. Ce qui pourra permettre au collège d’accueillir encore davantage des nouveaux élèves à la prochaine rentrée des classées, surtout que l’inscription est gratuite.
C’est ce qu’espère son directeur des études qui a réussi à faire signer aux parents une convention concernant les frais scolaires, selon laquelle : « l’école ne chasse pas les élèves ».
Un bon marketing social, qui fait la force de cet établissement scolaire, existant depuis près de 7 ans mais malheureusement dans une situation d’insécurité. Ce qui doit interpeller l’autorité urbaine.