Le médecin chef de zone tire la sonnette d’alarme à Idjwi, où les cas de Mpox et de choléra se multiplient après les récentes pluies.
Les habitants redoutent une catastrophe sanitaire si rien n’est fait rapidement.
La zone de santé d’Idjwi vit des heures préoccupantes. Le Dr Aimé Nkemba, médecin chef de zone, a confirmé la recrudescence simultanée du Mpox et du choléra, deux maladies infectieuses dont la propagation est favorisée par les pluies diluviennes qui ont récemment frappé l’île. Les infrastructures sanitaires, déjà fragiles, peinent à absorber l’afflux de patients.
Les dégâts sont visibles : l’hôpital général de Monvu, l’un des principaux centres de soins de l’île, a vu ses locaux envahis par des eaux boueuses et des immondices après le débordement des caniveaux. Les patients ont dû être déplacés temporairement, perturbant les soins. « Nous manquons de désinfectants et de matériel pour contenir la situation », confie un infirmier sur place.
Les populations d’Idjwi, majoritairement rurales, vivent dans la peur. « Les enfants tombent malades chaque jour, et nous n’avons pas les moyens d’aller à Bukavu », se plaint Chantal, une mère de famille. La promiscuité et le manque d’eau potable aggravent les risques d’épidémie.
Pour l’épidémiologiste Bukasa Munganga, la situation d’Idjwi illustre « la faiblesse du système de surveillance communautaire dans les zones enclavées ». Il recommande un appui logistique urgent, notamment en produits d’assainissement et en renforcement du réseau de communication sanitaire.
Le médecin chef de zone appelle enfin à une action concertée du gouvernement et des ONG : « Si rien n’est fait dans les prochains jours, le risque d’une propagation régionale est réel », prévient-il, craignant que l’île ne devienne un foyer épidémique majeur sur le lac Kivu.