C’est avec consternation et une profonde douleur que la communauté sanitaire et universitaire a appris l’assassinat brutal, lundi 6 octobre 2025, de quatre agents de santé en mission officielle dans les zones de santé de Yabaondo et Isangi, en province de la Tshopo, en République Démocratique du Congo.

Parmi les victimes, il y a :  le docteur Placide Mbungi, John Tangakeya, infirmier épidémiologiste, Matthieu Mosisi, et Kévin Ilunga.

Ces quatre professionnels faisaient partie d’une équipe de six personnes déployées pour une mission de suivi des activités de vaccination dans le cadre des efforts nationaux pour améliorer la couverture vaccinale chez les enfants de moins de 5 ans en particulier dans les zones d’accès difficile.

Les faits se sont déroulés le lundi 6 octobre 2025 dans l’après-midi dans les villages de Yanfira et Ilambi, territoire d’Isangi.

Selon les premiers rapports, les victimes ont été prises à partie puis tuées de manière inhumaine par des habitants qui les accusaient à tort d’être liés à un phénomène de disparition présumée d’organes génitaux masculins, qui sème la panique dans la région.

Soulignons que ce phénomène a récemment causé une vague de psychose collective dans les territoires de Basoko, Yahuma, Ubundu ainsi que dans la ville de Kisangani. D’ailleurs à Banalia, un jeune garçon a été tué pour les mêmes accusations.

En date du 7 octobre, deux autres jeunes ont été lynchés à Kisangani, au quartier Kilanga 1, également soupçonnés de provoquer l’atrophie génitale.

Depuis l’apparition de ce phénomène, une dizaine de personnes ont été tuées, toutes innocentes, tandis que plusieurs jeunes ont été arrêtés ou se sont réfugiés dans des maisons de prière, craignant pour leur vie.

Face à cette situation dramatique, l’École de Santé Publique de l’Université de Kinshasa (ESP/UNIKIN) a publié un rapport officiel sur l’incident. Le Professeur Dr Éric Mafuta Musalu, Directeur de l’ESP, a exprimé la douleur de l’institution et la solidarité envers les familles endeuillées. C’était en ces mots: « Ces collègues sont morts en plein exercice d’une œuvre salutaire, œuvrant pour le bien-être futur des enfants congolais. Ils disposaient de toutes les autorisations administratives nécessaires et avaient accompli les civilités auprès des autorités locales. Leur mort est une perte tragique pour la santé publique. Nous plaidons pour que toute la lumière soit faite sur ces assassinats, et que les auteurs soient identifiés et poursuivis».

L’ESP appelle les autorités à renforcer les mesures de sécurité, à mener une enquête rigoureuse sur les circonstances de ces meurtres, et à sensibiliser les communautés afin d’éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.

Augustin TSHEZA

 

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