Alors que l’insécurité multiplie les violences contre les femmes au Sud-Kivu, un vent de résistance se lève. Durant les 16 jours d’activisme, la défenseuse Agnès Sadiki appelle les survivantes à rompre le silence et à réclamer justice. Une voix forte qui redonne courage à celles que la peur avait réduites au mutisme.
Dans une province déchirée par les conflits, les femmes du Sud-Kivu refusent désormais de se laisser étouffer par la peur. Les 16 jours d’activisme deviennent cette année un moment de vérité où la parole doit triompher du silence imposé par les violences. « Nous ne pouvons pas accepter que la femme devienne la première victime de cette insécurité », alerte Agnès Sadiki avec détermination dans une sortie médiatique le week-end.
La militante note une hausse inquiétante des cas de violences dans la province. « Chaque jour, de nouvelles victimes arrivent, parfois brisées, parfois désespérées », explique-t-elle. La recrudescence de l’insécurité a créé un environnement où les agresseurs agissent en toute impunité, laissant les survivantes se débattre seules dans la douleur.
À Bukavu, une jeune fille de 17 ans témoigne de son calvaire. « J’ai eu peur de parler. Je pensais qu’on allait me rejeter », dit-elle. Après avoir été accompagnée par une structure locale, elle a pu retrouver une lueur d’espoir. Son histoire représente le combat d’une jeunesse qui refuse la fatalité.
Pour Agnès Sadiki, la priorité est de créer un espace sûr où les femmes puissent s’exprimer sans peur. « La parole libérée sauve des vies », insiste-t-elle. Ce plaidoyer trouve un écho puissant dans plusieurs communautés rurales où des campagnes de sensibilisation ont débuté.
Une autre survivante, mère de famille, affirme avoir retrouvé sa dignité grâce à l’accompagnement psychologique. « Je pensais que ma vie était finie. Aujourd’hui, je sais que je ne suis pas seule », témoigne-t-elle, le regard déterminé. Ce type de témoignage alimente une mobilisation croissante.
Au terme de son appel, Agnès Sadiki lance un message de solidarité : « Nous devons rester unies. Une femme qui parle n’est plus une victime, elle devient une actrice du changement ». Les 16 jours d’activisme s’ouvrent donc sur un souffle d’espoir qui promet de redonner une voix à celles qui avaient été réduites au silence.



