Entre diarrhées, vomissements et peur du choléra, les habitants de Kamanyola tentent de survivre dans des conditions insalubres.

Les familles déplacées et retournées racontent leur calvaire, tandis que les structures sanitaires s’effondrent sous le poids des malades.

Sous une chaleur accablante, Cécile, mère de trois enfants, regarde le bassin d’eau brunâtre où tout le village vient puiser. « C’est cette eau que nous buvons, la même que les vaches », lâche-t-elle, résignée. Dans son foyer, deux enfants souffrent de diarrhée aiguë depuis plusieurs jours.

Kamanyola, jadis paisible, devient le théâtre d’une crise sanitaire silencieuse. Les diarrhées s’étendent, la peur grandit. Un infirmier qui a requis l’anonymat confirme une hausse alarmante des cas dans les familles retournées : « Chaque jour, nous enregistrons de nouvelles admissions, surtout des enfants. »

Les médicaments manquent, les salles d’hospitalisation débordent. À Kambara, les infirmiers improvisent des perfusions à partir du peu de matériel disponible. « Nous travaillons avec les mains nues et la foi », confie une aide-soignante, les yeux cernés par la fatigue.

Les causes de la contamination sont connues : absence d’eau potable, déchets non évacués, et aucune campagne d’hygiène depuis des mois. Pourtant, aucune équipe médicale d’urgence n’a encore été déployée.

Les habitants, eux, se sentent abandonnés. « Si rien n’est fait, on mourra avant même que la guerre n’arrive ici », lance un ancien du quartier Kambara. Son cri résume la peur d’une population qui voit la maladie s’installer lentement, sans secours en vue.

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