Dans la province de la Tshopo, la situation du VIH/SIDA devient préoccupante. Une hausse inquiétante des cas est observée parmi les déplacés internes installés à Kisangani, notamment ceux venus du Grand Nord, de l’Ituri et des zones touchées par les conflits interethniques Mbole-Lengola.

Face à cette situation, une réunion de crise s’est tenue le vendredi 31 octobre 2025, réunissant les acteurs de santé publique et les partenaires humanitaires. L’objectif : intégrer de manière plus soutenue la lutte contre le VIH dans la réponse humanitaire apportée aux populations déplacées.

Une urgence sanitaire dans les camps de déplacés

Selon Mme Christine Sefu, secrétaire exécutive provinciale du Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (PNMLS), il est urgent d’intensifier la sensibilisation, de renforcer la prise en charge médicale et d’impliquer davantage les autorités provinciales dans la riposte.

Elle alerte sur la vulnérabilité particulière des déplacés, dont les conditions de vie précaires favorisent la transmission du virus :

« Ces situations perturbent profondément la vie des populations et nécessitent une intervention rapide. Nous avons décidé de redynamiser les activités des acteurs sur le terrain afin qu’ils intègrent la lutte contre le VIH dans leurs interventions. Les déplacés viennent souvent de provinces à forte prévalence, comme l’Ituri. Cela risque d’augmenter la prévalence du VIH ici dans la Tshopo », a déclaré Mme Sefu.

Elle a ajouté que des campagnes de dépistage et de sensibilisation ont déjà été menées avec le PNLS, EUB et U-Report dans le site de Simisimi, où plusieurs cas positifs ont été détectés.

« Quand un déplacé arrive, il est souvent sans ressources. Certaines femmes, par vulnérabilité économique, peuvent se retrouver dans des situations d’exploitation qui les exposent au VIH, faute d’information et de protection. Nous demandons aux autorités de s’impliquer davantage, notamment les gouverneurs, désignés comme présidents provinciaux de la couverture santé universelle », a-t-elle insisté.

Un appel à une réponse humanitaire intégrée

Cette recrudescence du VIH/SIDA dans les sites de déplacés de Kisangani met en lumière la nécessité d’une approche humanitaire intégrée, alliant prévention, dépistage, accompagnement psychosocial et accès aux traitements antirétroviraux.

Rappelons que, de nombreux déplacés vivent sans contrôle médical ni approvisionnement régulier en médicaments, ce qui accroît leur vulnérabilité et le risque de propagation du virus au sein des communautés d’accueil.

Les acteurs de la santé publique appellent donc à une mobilisation rapide et coordonnée pour freiner la progression du VIH dans la Tshopo et assurer une prise en charge digne et équitable des populations déplacées.

Augustin Tsheza

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