Le territoire de Basoko, situé à plus de 285 km au nord-ouest de Kisangani dans la province de la Tshopo en République Démocratique du Congo, fait face à une crise éducative majeure.
Malgré sa richesse en ressources naturelles, de nombreuses écoles maternelles, primaires et secondaires publiques sont dans un état de délabrement alarmant rendant l’apprentissage extrêmement difficile pour des milliers d’élèves.
Des infrastructures dévastées
Une enquête menée par congocroissance.com a révélé que la majorité des écoles publiques à Basoko manquent cruellement d’infrastructures adéquates. Beaucoup sont construites en pisé (terre battue), ce qui les rend impraticables dès qu’il pleut. Les salles de classe sont souvent dépourvues d’équipements essentiels. Les élèves étudient sans bancs ni tableaux de qualité. Portes et fenêtres sont souvent inexistantes.
Dans certains cas, des chaises en plastique sont achetées pour les plus jeunes, tandis que d’autres enfants doivent s’asseoir sur des briques d’adobe ou des bambous.
La fragilité des constructions signifie que les fournitures scolaires et les documents des enseignants sont constamment exposés et mouillés en cas de pluie.
Bien que la région regorge de bois, les écoles en matériaux durables et bien équipées sont rares, surtout dans les secteurs de Bangelema-Mongandjo, Bomenge, Mobango-Itimbiri, Turumbu, et les chefferies de Yaliwasa, Yamandundu et Wahanga. Seule la localité de Lokutu semble épargnée, grâce à la société PHC qui y construit des écoles de qualité dans le cadre de ses clauses sociales.
Des difficultés quotidiennes pour élèves et enseignants
Les défis ne se limitent pas aux infrastructures. Le quotidien des élèves et des enseignants est semé d’obstacles, caractérisé par des longs trajets parfois périlleux pour atteindre leurs écoles, sans moyens de transport ni protection adéquate pour leurs documents.
Certains enfants doivent marcher plus de 25 km pour se rendre à l’école, soit 50 km aller-retour par jour, mettant leur sécurité en péril et affectant leur assiduité.
Appels à l’aide et initiatives locales
Face à cette situation préoccupante, des initiatives locales émergent. Le Dr. Anastasie Moleko Moliwa, originaire de Basoko, avait lancé un programme de construction de plusieurs salles de classe et directions d’écoles en collaboration avec les communautés locales afin de moderniser et transformer certains établissements.
Cependant, l’ampleur du problème exige une intervention plus large. Un appel pressant est lancé au gouvernement congolais, notamment au Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) et à ses partenaires, pour créer des écoles de proximité afin de réduire les distances que parcourent les enfants et les enseignants. Aussi d’améliorer la fréquentation scolaire, et d’augmenter le taux de scolarisation.
Il est aussi question de doter les écoles de fournitures, d’assurer la distribution de matériel scolaire essentiel, de construire des établissements durables et d’investir dans la construction d’écoles publiques solides et bien équipées sur l’ensemble du territoire national pour garantir une éducation de qualité.
En effet, la situation à Basoko est un témoignage flagrant des défis auxquels fait face le système éducatif en RDC, soulignant l’urgence d’une action concertée pour offrir un avenir meilleur aux enfants de la région.
Augustin Tsheza