Sous un soleil brûlant de juillet, elles sont des dizaines de femmes, enfants accrochés au dos ou traînant de longues files de gamins, à errer dans les rues de Bukavu, chef lieu de la province du Sud Kivu. Ce sont les épouses des militaires FARDC.

Sans abri fixe, sans nourriture suffisante, ces femmes broient du noir dans une ville qui semble les avoir oubliées.

Assises à même le sol dans le quartier de Nyawera, certaines tendent la main, espérant une pièce. « Mon mari est au front. Je n’ai aucune nouvelle. Je suis partie avec mes enfants pour survivre, mais ici, c’est une autre forme de mort », confie Sylvie, 34 ans, mère de cinq enfants. La détresse est lisible sur les visages.

Les structures humanitaires tardent à intervenir. Selon Albert Buhendwa, agent de la société civile, « ces femmes sont laissées pour compte alors qu’elles devraient être prises en charge d’urgence par les autorités et la MONUSCO ». La situation empire à mesure que les combats se prolongent.

Dans les marchés, certains habitants se montrent compatissants, mais l’épuisement et la peur de l’insécurité grandissante poussent d’autres à détourner le regard. « Nous aussi nous souffrons. Comment aider quand nous-mêmes manquons ? », soupire une vendeuse de légumes.

Face à l’indifférence des autorités, ces femmes réclament un minimum : un abri, de la nourriture et un accès aux soins pour leurs enfants. Mais pour l’heure, elles ne peuvent que survivre, dans l’espoir que la guerre s’arrête enfin.

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