Le bureau du Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF) en République démocratique du Congo a diffusé des messages de prévention auprès de plus de 250 000 personnes dans les zones les plus touchées par l’épidémie d’Ebola qui sévit actuellement en République démocratique du Congo et qui a coûté la vie à 32 personnes, dont 12 enfants, au cours du mois dernier.
En collaboration avec le gouvernement et ses partenaires, cette agence onusienne mène des
actions de communication sur les risques et l’engagement communautaire dans le cadre de la
réponse à cette épidémie.
« Dans l’ensemble, la panique est beaucoup moins forte aujourd’hui que lors des épidémies
précédentes », explique Antoine Kabinga, membre de l’équipe chargée des changements sociaux
et comportementaux de l’UNICEF sur le terrain à Bulape. C’était avant de souligner ceci: « En général, les gens savent qu’il existe des vaccins et des traitements, et qu’ils peuvent guérir s’ils se font soigner rapidement. Mais nous devons encore veiller à ce que les gens disposent des informations vitales dont ils ont besoin et dissiper les rumeurs néfastes qui circulent».
Le Kasai est l’une des provinces les plus fragiles du pays, avec un système de santé défaillant. Les
installations sanitaires existantes à Bulape n’étant pas adaptées pour gérer une épidémie d’Ebola,
un centre de traitement a été construit afin de prendre en charge les patients.
Les centres de traitement Ebola sont souvent la cible de rumeurs dangereuses, notamment de
fausses allégations selon lesquelles peu de personnes en ressortent vivantes. Cela est susceptible
d’alimenter la peur et empêcher les familles de rechercher des soins vitaux.
A cet effet, l’UNICEF a organisé la visite d’un groupe de sept chefs traditionnels de la communauté
afin de rassurer les familles locales et leur faire comprendre qu’il ne se passait rien d’anormal.
En outre, Outre cette initiative, l’UNICEF et ses partenaires ont qualifié plus de 700 agents de
mobilisation communautaire, chargés d’effectuer du porte-à-porte afin de partager des
informations, de sensibiliser la population au virus et de lutter contre les rumeurs. Ils ont
également diffusé des informations par le biais de dépliants, des réseaux sociaux et des spots
radio. Une équipe de « Web Watchers » formée par l’UNICEF surveille les plateformes des réseaux
sociaux afin d’identifier et de répondre à ce type de contenu.
Le nombre élevé d’alertes sur des cas suspects provenant des communautés environ 30 % de
toutes les alertes montre que l’approche axée sur l’engagement communautaire fonctionne :
La population est à la fois capable de reconnaître les signaux d’alerte et suffisamment confiante
dans les services pour se tourner vers eux en cas de besoin.
La forte demande en vaccins est un autre succès évident. Avec suffisamment de doses disponibles
pour mener une campagne de vaccination de masse dans les six zones sanitaires les plus à risque,
les équipes visent à vacciner environ 1 100 personnes par jour. À ce jour, près de 32 050 personnes
ont été vaccinées.
Bien que les écoles aient été déclarées sûres par les autorités, certains parents ne se sentent pas
encore prêts à y remettre leurs enfants.
« Nos équipes chargées de l’engagement communautaire travaillent avec les parents pour les
rassurer sur le fait qu’envoyer leurs enfants à l’école est sans danger », explique Kabinga.
L’UNICEF collabore avec la Division de la santé afin de garantir la sécurité dans les écoles. Au total,
15 écoles fréquentées par 4 000 élèves à Dikolo et Bulape ont reçu des kits de l’UNICEF contenant
notamment des dispositifs pour se laver les mains, du savon, du chlore et des thermomètres.
Des équipes se rendent également dans les écoles pour sensibiliser les enfants à la maladie, leur
montrer comment se laver les mains correctement et leur expliquer que la prise quotidienne de
température permet de détecter l’un des premiers signes d’infection, à savoir la fièvre, afin que
toute personne susceptible d’être malade puisse être prise en charge rapidement et empêcher la
propagation du virus.
L’UNICEF vise à atteindre les 112 écoles réparties dans les sept zones sanitaires touchées, afin
de permettre à plus de 25 400 élèves de poursuivre leur scolarité dans un environnement sûr.
Soulignons que l’épidémie actuelle, la seizième en RDC depuis la découverte du virus en 1976, a été déclarée
le 5 septembre dans la province du Kasaï. Depuis, 53 cas confirmés ont été signalés, dont 18 chez
des enfants.


