L’assassinat brutal de deux femmes à Mugangane samedi 18 octobre 2025, pour sorcellerie n’est pas un cas isolé.

Il révèle un mal profond : la méfiance entre voisins, le vide judiciaire et la recrudescence des violences communautaires au Sud-Kivu.

Dans plusieurs localités de Kabare, comme à Mugangane, la justice populaire devient un réflexe. Faute de tribunaux accessibles, les populations se font juges et bourreaux. Ce phénomène, loin d’être nouveau, connaît une recrudescence inquiétante.

Les deux femmes tuées le 17 octobre 2025 illustrent cette dérive. Accusées sans preuve d’avoir causé la mort d’un enfant, elles ont été lapidées puis brûlées sous le regard de leurs concitoyens. Une tragédie que les défenseurs des droits humains dénoncent avec fermeté.

Selon l’ONG Justice et Paix, plus d’une dizaine de cas similaires ont été recensés depuis janvier 2025 dans le territoire de Kabare. « Les habitants agissent par peur et ignorance », déplore un de ses responsables.

Les chefs coutumiers, souvent dépassés, tentent d’apaiser les tensions mais manquent de moyens. Ils réclament un appui du gouvernement provincial pour renforcer la sensibilisation et encadrer les croyances traditionnelles.

Pour les experts, seule une approche intégrée — éducation, justice mobile, et implication des leaders religieux  pourra enrayer cette spirale de la violence.

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